vers 1780
Huile sur toile
69 x 53 cm
2005.4.1
Achat du musée avec l’aide de l’État et de la Région dans le cadre du FRAM, 2005
© Musée de Valence, photographie Philippe Petiot
Formé par son père puis à l’Académie des Beaux-Arts de Berlin, Hackert séjourne en France et à Paris entre 1765-1768 où il découvre l’œuvre de Joseph Vernet (1714-1789), déjà célèbre pour ses paysages de marines.
Lorsqu’il arrive à Rome en 1768 avec son frère, il est déjà un artiste accompli et s’enthousiasme pour les séances de travail en plein air, telles que les préconise Charles-Joseph Natoire (1700-1777), directeur de l’Académie de France à Rome. Avec son frère, il explore l’Italie et la Sicile, puis il devient en 1786 le peintre officiel de Ferdinand IV de Naples et finit par s’établir à Florence. Tenu par son ami le poète et théoricien de l’art Goethe (1749-1832), qui rédigea sa biographie, pour le premier paysagiste du temps, il réalise des œuvres aux règles encore classiques dans la tradition de Claude Lorrain (1600-1682), avec tous les artifices du paysage composé idéal disciplinant les formes naturelles. Cependant, marqué par son travail sur le motif, son œuvre traduit déjà une vision objective et réaliste.
L’arbre sera un de ses motifs de prédilection. Ainsi, celui-ci, entre vie et mort, est ondoyant et noueux, son tronc est torturé, ses racines s’accrochent éperdument à la roche, et seules d’infimes frondaisons le parent encore. En contraste, la montagne et la forêt qui l’entourent forment elles une masse dense et touffue de verts et de bruns, le ciel un espace éthéré d’un bleu lumineux. Une œuvre sensible et attentive à la nature mais aussi imprégnée de méditation philosophique : subtile fragmentation des frondaisons aux iridescentes vibrations lumineuses, pâte laiteuse des troncs, éclaircies des lointains habités, matière riche et subtile qui lui confère une véritable présence.