Figure de femme en costume de fantaisie

Cette charmante figure de femme tenant un masque pose à la fois un problème d’attribution et d’identification. Guillaume Faroult (conservateur, département des peintures au Musée du Louvre) datant ce tableau des années 1720, le modèle ne peut être, comme le proposait Marguerite Beau (ancienne conservatrice du Musée de Valence), La Duthé (1748-1830), courtisane de l’Ancien Régime dont on ne reconnaît pas la physionomie.

 

Cette jeune femme est vêtue d’un costume de fantaisie proche des costumes d’espagnolettes tel qu’on en portait sur les planches ou dans les bals costumés dans les années 1710-1730. Plusieurs peintres s’étaient fait des spécialités de ces représentations et Pierre Rosenberg (conservateur et historien de l'art) avait proposé en 2001 de l’attribuer à Nicolas Bertin (1672-1752) alors que Guillaume Faroult envisageait lui une attribution à Nicolas Coypel (1690-1734), piste non retenue par Jérôme Delaplanche, spécialiste de l’artiste. L’auteur de cette œuvre demeure donc encore à identifier.

 

Les traits du visage, au demeurant séduisants mais peu individualisés, en font plus une figure de fantaisie qu’un réel portrait : physionomie attachante à laquelle les lèvres entrouvertes, le menton à fossette, les narines frémissantes et le sourcil légèrement soulevé, mais aussi le bonnet à aigrette et la chevelure au savant décoiffé, apportent vie et esprit. Le chromatisme riche et chaleureux, la matière raffinée et délicate, le traitement à la fois contrasté et subtil de la lumière qui vient l’illuminer, en font une œuvre d’une qualité certaine.