Formé à Bologne auprès du scénographe Ferdinando Bibiena (1657-1743), Pannini s’initie aux règles et artifices des perspectives architecturales. Il devient le peintre des fêtes et des cérémonies officielles à Rome, et met à la mode le paysage de ruines. Ce n’est ni en archéologue, ni en topographe qu’il aborde ce genre, mais plutôt avec la liberté de vision d’un metteur en scène.
Sous une apparence réaliste, il réinvente, en se jouant de l’histoire et de la géographie, une Rome fictive mêlant architectures antiques et modernes. On reconnaît ici le Panthéon flanqué de la statue du Satyre au repos, la statue de Marc-Aurèle, les arcades de la villa Madame. À l’avant, comme sur une scène, se jouent plusieurs histoires entre les personnages qui apportent vie à la pierre.