Sans titre

Claude Viallat étudie à l’École des Beaux-Arts de Montpellier, puis dans l’atelier de Raymond Legueult à l’École des Beaux- Arts de Paris en 1962-1963. C’est à Paris qu’il a la possibilité de découvrir les œuvres des expressionnistes abstraits américains, puis de se lier avec les jeunes artistes du groupe BMPT – Daniel Buren (né en 1938), Olivier Mosset (né en 1944), Michel Parmentier (1938-2000) et Niele Toroni (né en 1937) – qui revendiquent une peinture qui ne signifie rien d’autre que sa propre présence, et dans laquelle ils intègrent des motifs répétitifs. C’est au gré de ces influences que se dessinent chez Viallat des préoccupations tournées vers la mise en évidence du processus de création et qu’il réalise ses premières œuvres abstraites peintes au sol, en rejetant le châssis pour ne conserver comme support que la toile libre.

En 1969, Claude Viallat participe à la fondation du groupe Supports/Surfaces, dont la démarche consiste à revisiter les composantes du tableau, châssis, toile, sujet, titre, geste, mode de représentation... Il s’agit de remettre en cause ces éléments constitutifs, de déconstruire radicalement l’objet. Alors que Viallat libère la toile du châssis, Daniel Dezeuze (né en 1942), un autre membre de Supports/Surfaces, utilise le châssis seul, désolidarisé de la toile.

Quelques années auparavant, en 1966, Viallat avait adopté une forme neutre et suffisamment simple pour être reconnue au premier coup d’œil, ni naturelle ni géométrique, et qu’il répète indéfiniment sur une multitude de supports. Cette aquarelle sur papier, avec son format circulaire, n’échappe pas à ce procédé, et présente cette empreinte si caractéristique, ici cernée de blanc, dont il ne cesse depuis de travailler la variation.

Cette oeuvre n'est pas actuellement exposée en salle