Sans titre

Pierre Soulages commence très jeune à peindre, attiré notamment par les motifs que lui offrent les grands plateaux solitaires de son pays natal, l’Aveyron. À la fin des années 1930, il séjourne quelques mois à Paris et découvre la peinture moderne, notamment à travers des expositions sur Cézanne et Picasso. En 1946, il exécute ses premières toiles abstraites, puis des peintures au brou de noix sur papier. Sans être contre la figuration, il l’écarte de sa production, y compris celle du mouvement. Bien que le geste de l’artiste laisse inévitablement une trace, il s’agit pour lui d’une « incarnation picturale », la production même du geste.

Dans ce lavis, la matérialité du passage du pinceau sur le papier est perceptible : grain du papier, largeur du tracé, nature de l’encre, sa fluidité, sa transparence ou son opacité, absorption du papier... Le geste semble étirer la quantité de couleur jusqu’à son complet épuisement. Les traces de pinceau parallèles traversent le support, laissant deviner, à travers quelques interstices, la blancheur du papier.

Cette oeuvre n'est pas actuellement exposée en salle