1979
Huile sur toile
200 x 240 cm
D 2013.4.2
Dépôt du Centre National des Arts Plastiques, FNAC, 2013
@ Musée de Valence, photographie Eric Caillet
Après avoir entrepris des études de philosophie, Gilles Aillaud finit par se consacrer à la peinture en 1949. S’inscrivant dès le début dans la figuration, il utilise pour ses représentations d’oiseaux ou de paysages marins le collage de différents matériaux : film plastique, sable, grillage, coton... Sa première exposition personnelle a lieu en 1952, à la galerie Niepce à Paris. Au cours de cette période, il a l’habitude de travailler seul, complétement et volontairement isolé. À la fin des années 1950, il sort de cet isolement et expose au Salon de la Jeune Peinture, puis rencontre le peintre Eduardo Arroyo (né en 1937), avec qui il partage des idées artistiques et politiques, et coréalise plusieurs œuvres.
Dans le contexte social et politique international des années 1960 (guerre froide, guerre du Vietnam, avènement de la consommation et des images publicitaires...), un groupe d’artistes choisit la peinture figurative pour placer au cœur de leurs œuvres la société contemporaine et ses images. Ces artistes sont réunis sous la bannière de la Figuration Narrative, et Gilles Aillaud en est l’un des protagonistes les plus engagés : il écrit en 1965 un manifeste essentiel qui donne au groupe une orientation militante.
Parallèlement, il situe sa peinture dans un réalisme critique. C’est à cette période qu’il démarre une série de toiles représentant des animaux de zoo enfermés dans des cages, où il s’attache à peindre la relation entre l’animal et son espace en multipliant les points de
vue : vues plongeantes, aériennes, en contre-plongée... Ce jeu sur la place du spectateur par rapport à la scène se retrouve également dans les grands paysages marins qui ponctuent son œuvre depuis les années 1950, dont le vibrant Renès 2 semble faire partie.