1960
Métal martelé et soudé
45 x 84 x 17 cm
2001.3.1
Don de l'artiste, 1993
© Musée de Valence, photographie Béatrice Roussel
Le sculpteur Philolaos s’initie au maniement des matériaux au contact de son père, menuisier et tourneur sur bois, et de son grand-père, chaudronnier. Il intègre l’École des Beaux- Arts d’Athènes en 1944 puis, sur les conseils de son professeur Athanassios Apartès (1889-1972), qui fut lui-même élève de Bourdelle, il s’installe à Paris en 1950. Même s’il laisse toujours à la Grèce une place prépondérante dans sa vie et dans son œuvre, sa pratique de la sculpture se dégage peu à peu des référencesclassiques héritées de ses origines et se laisse séduire par les effets décoratifs de l’art égyptien et syrien. Il découvre par ailleurs le métal, qu’il remplace plus tard par l’acier inoxydable, un matériau dur, qu’il faut dompter. Les formes de ses premières créations – bas-reliefs, figurines, petites sculptures – sont figuratives, puis deviennent progressivement abstraites, ne dégageant plus que des volumes martelés.
Il réalise Le Moscophore [porteur de veau] en 1960, petite sculpture qui schématise le corps d’un personnage à partir de formes géométriques et tire parti du gauchissement – ou déformation – en diagonale du fer. Cette sculpture fait ouvertement référence à la statue grecque antique éponyme, datant du VIe siècle av. J.-C. et conservée au Musée de l’Acropole à Athènes. Tout en conservant cette modernité des formes géométriques, Mi-clos pourrait quant à elle entrer dans une catégorie de sculptures « fermées », telles des boîtes à secrets aux multiples compartiments.
Passant sans peine du petit format au monumental, Philolaos inscrit également sa démarche artistique dans le champ de l’espace public, encouragé par la politique française de soutien à la création. En 1962, l’architecte urbaniste André Gomis (1926- 1971), chargé de concevoir un nouveau quartier dans la partie est de la ville de Valence, fait appel à lui pour la réalisation d’un double château d’eau. Construit entre 1969 et 1971, et situé au cœur du parc Jean Perdrix, ce château d’eau tire sa singularité de ses tours en forme de cônes tronqués en ellipse, aux formes également marquées par une autre sculpture archaïque grecque emblématique, la Héra de Samos, dans un travail qui joue sur le gauchissement de la matière.
Cette œuvre n’est pas exposée dans le musée actuellement