1992 - 1993
Aquarelle, acrylique et mine de plomb sur papier marouflé sur toile
202,2 x 150 cm
D 2000.6.13
Dépôt du Fonds national d'art contemporain, 1998
© Musée de Valence, photographie Philippe Petiot
Après avoir passé le concours d’entrée de l’École des Beaux-Arts de Malmö en Suède, Erik Dietman s’en détache rapidement pour suivre un chemin personnel. Grand lecteur, notamment des ouvrages de Robert Desnos (1900-1945), il aiguise son goût pour le langage et le détournement des mots. Objecteur de conscience, il a vingt-deux ans lorsqu’il quitte la Suède pour s’installer à Paris, où il rencontre puis expose avec les artistes de Fluxus et des Nouveaux Réalistes. Sans pour autant s’affilier à l’un de ces groupes, il reste fidèle à leur esprit. Alliant simplicité et spontanéité, ses œuvres jettent un regard critique et ironique sur les avant-gardes du XXe siècle, et adressent un clin d’œil parfois insolent à l’histoire de l’art. Dès le début de sa carrière, Erik Dietman associe des matériaux et des techniques très divers (photographies, matériaux anodins et parfois incongrus comme le sparadrap, collage, dessin, peinture, écriture...) et explore tous les registres du langage en faisant se télescoper mots et images. Le début des années 1980 marque son engagement dans une nouvelle recherche, celle de la sculpture. Il n’hésite pas à employer des matériaux plus nobles et académiques tels que le bronze ou le marbre, mais ne cesse d’y conjuguer poésie et dérision.
La Vache cosmique fait partie de ces grands dessins qu’il réalise en jouant sur une esthétique de l’accumulation d’effets (coulures, empreintes, traces graphiques, projections...), jusqu’à l’excès. Ce débordement est totalement assumé par l’artiste, qui refuse la contrainte en art : « Limites ? Qu’est-ce que c’est ? En art, il n’y a que des overdoses, et on n’en meurt pas, parce que l’art est une diététique1 », déclare-t-il.
1. Erik Dietman, cité par Nicolas Bourriaud dans Erik Dietman, le renégat, in Erik Dietman, Sans titre. Pas un mot. Silence !, cat. exp., Paris, Musée national d’art moderne-Centre de Création industrielle, 1994.
Cette oeuvre n'est pas actuellement exposée en salle