18e siècle
Huile sur toile
60 x 47 cm
P. 131
Dépôt de l’État, 1872
© Musée de Valence, photographie Eric Caillet
Peintre d’histoire et de portrait, Giuseppe Nogari se forme à Vérone dans l’école de peinture fondée par Antonio Balestra (1666-1740). S’il travaille entre 1739 et 1742 pour la maison de Savoie et peint les décors du Palais royal de Turin, il fait toute sa carrière à Venise soutenu par deux mécènes allemands, et en 1756 devient membre de l’Académie qu’ensuite il dirigera.
Son art puise sa source dans les modèles flamands et hollandais et il subit en particulier l’influence de l’œuvre de Rembrandt (1606-1669). Questionnant les limites du portrait, c’est une tête de caractère qu’il nous propose dans ce dessinateur, figure universelle de vieillard dont il se fera une spécialité. Le regard du spectateur est attiré sur le dessinateur dont le visage et les mains, grâce à l’utilisation de la lumière et de l’obscurité, se distinguent dans un fort clair-obscur.
Un dessinateur que l’on peut reconnaître grâce au porte-mine et aux besicles qu’il tient, les mains posées sur une feuille à peine perceptible ; porte-mine avec d’un côté une sanguine et de l’autre une pierre noire. Réalisé dans un chromatisme délicat aux camaïeux de bruns-verts, seuls quelques pointes de rouge et deux fins lisérés bleus viennent en animer subtilement l’harmonie colorée. C’est au naturalisme et à l’humanité d’un visage d’âge mûr aux traits creusés par le temps, aux sentiments tout en intensité intériorisée que l’artiste s’intéresse. Visage aux chairs dorées rehaussées d’une lumière blanche qui argente le front, à l’arête du nez acérée et au regard pensif. Un artiste un temps arrêté dans son travail et s’interrogeant sur l’œuvre à venir.
Cette oeuvre n'est pas actuellement exposée en salle.