Sarah Martin nous parle de son stage en médiation numérique

Sarah Martin, actuellement en stage pour une mission avec le Pôle des publics, nous raconte son parcours, son expérience au musée  !

Quel est ton parcours, ta formation ?

J’ai passé mon baccalauréat littéraire à la suite duquel j’ai effectué une MANAA (Mise à Niveau en Arts Appliqués). Cependant, je me suis rendu compte que je préférais le théorique à la pratique et j’ai donc décidé de me réorienter en licence d’histoire de l’art. Une fois mon diplôme obtenu, j’ai fait le choix de prendre une année sabbatique afin de me faire une expérience dans le milieu culturel et voyager. Ces expériences m’ont permis de consolider mon désir de travailler dans un environnement multiculturel. Réellement passionnée par les arts ainsi que la richesse qu’abrite notre patrimoine et désirant véritablement rendre la culture accessible à tous, c’est tout naturellement que je me suis dirigée vers la gestion de projets culturels. Je suis donc actuellement en première année de Master Médiations Culturelles & Numérique à l’Université Jean Moulin Lyon III.

Pourquoi avoir choisi de faire ton stage au musée de Valence ?

J’ai choisi de faire mon stage à Valence, car l’une des missions proposées concernait la conception d’un dispositif de médiation numérique pour l’un des trésors archéologiques du musée : l’Os coché. Il est vrai que peu d’offres de stage proposent de travailler sur des outils de médiation numérique. En outre, le musée possède une riche collection de beaux-arts et d’archéologie et il m’intéressait de travailler dans une structure pluridisciplinaire comme celle-ci. Il était également important pour moi de noter que les nombreuses actions que mène le pôle des publics participent à l'inclusion par la mise en place d’actions de médiation adaptées en fonction du public.

Sur quelles missions travailles-tu ?

Au musée, j’assiste donc le pôle des publics sur la conception du projet numérique pour l’Os coché. Je m’occupe de la veille, des recherches documentaires, mais aussi de la préparation de la présentation des avancées du projet aux différents acteurs qui y participent. J’ai également eu l’occasion, dans le cadre des « Modules ludiques » à destination du public familial, de créer un jeu de cartes illustrées. J’ai ainsi dû prendre connaissance des préconisations établies, mais toute la liberté créative m’a été laissée. J’ai alors pu réfléchir au concept du jeu, écrire les règles et concevoir les visuels. Ma dernière mission concerne l’exposition temporaire L’Univers sans l’Homme. Elle est reconnue d’intérêt national par le Ministère de la Culture et dans ce cadre, le musée doit témoigner de ses modes d’évaluation et d’études des publics afin de recueillir leurs avis et cibler leurs attentes. Ainsi, j’ai participé à la rédaction des questionnaires et je suis chargée de les administrer auprès des publics au sein de l’exposition.

Selon toi, pourquoi le numérique est-il important dans la médiation culturelle ?

Premièrement, je souhaiterais souligner que le numérique dans les structures culturelles est effectivement important, mais en aucun cas indispensable. Il y a parfois un certain sentiment de contrainte à l’heure où les technologies font partie de notre quotidien. De plus, son usage peut devenir anecdotique s’il n’est pas cohérent avec le discours et le contexte dans lequel il est utilisé. Il est possible d’innover sans forcément employer le numérique. Néanmoins, son usage est approprié et nécessaire dans plusieurs cas. Au musée de Valence, c’est notamment le cas pour les objets archéologiques qui comportent des détails quasiment invisibles à l’œil nu.

La médiation numérique ne se substitue pas aux diverses actions culturelles, mais permet de toucher d’autres publics. Son usage donne la possibilité de conjuguer plusieurs médias et ainsi de proposer d’autres manières d’aborder le rapport à l’œuvre et donc l’apprentissage au musée. Il est donc possible de proposer aux visiteurs, une expérience interactive et immersive par le biais de la réalité augmentée par exemple. La médiation numérique, par une approche davantage sensible, invite le public à s’approprier les œuvres en le rendant ainsi acteur de sa visite.

Quelles sont tes œuvres préférées exposées au musée ?

Lors de mes études en histoire de l’art, je me suis découvert un fort intérêt pour la peinture de paysage. Cela s’explique sans doute par le fait que j’apprécie découvrir de nouveaux lieux, de nouvelles atmosphères et, de fait, de nouveaux paysages. Je trouve aussi intéressant le fait d’observer la représentation d’un paysage selon la vision du peintre. Un même paysage peut être peint par plusieurs artistes, il ne sera jamais le même puisque chacun le perçoit différemment. Au Musée de Valence, art et archéologie, le paysage est au cœur des collections beaux-arts, choisir qu’une seule œuvre n’était pas facile. Cependant, la Vue de la rade d'Alger d'Adrien Champel a particulièrement attiré mon attention par sa grandeur et par le calme qu’elle invoque, bien qu’elle matérialise le mouvement par l’activité maritime.

Au sein de l’exposition temporaire L’Univers sans l’Homme présentée en ce moment, plusieurs œuvres sont vraiment fascinantes. Je pense notamment à l’installation robotique Human Study #2 La Grande Vanité au corbeau et au renard de Patrick Tresset mais également à l’œuvre Aoriste de Cécile Beau. Il est difficile de ne pas mentionner le prêt exceptionnel d’un tableau des Nymphéas de Claude Monet puisqu’il fait partie de mes artistes préférés. L’art contemporain n’étant pas ma spécialité, j’ai été surprise d’être autant émerveillée devant le triptyque d'Hans Hartung qui nous emporte dans ce tourbillon cosmique et nous amène à questionner la place de l’Homme face à l’immensité de l’univers.

 

Photo 1: Adrien Champel, Vue de la rade d'Alger, 1842 © Musée de Valence
Photo 2 : Claude Monet, Nymphéas,1907, huile sur toile, diam. 80,7 cm, Saint-Étienne Métropole, Musée d’art moderne et contemporain
Photo 3 : Hans Hartung, T1966-E25, 1966, peinture vinylique sur toile, 154 x 250 cm, Antibes, Fondation Hans Hartung et Anna-Eva Bergman, en dépôt au musée de Valence, art et archéologie 
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