Vers 1830
Huile sur toile
65 x 54,5 cm
P. 296
Don Faure-Gastinel, 1930
© Musée de Valence, photographie Eric Caillet
Fils d’un tailleur d’habits, Wiertz manifeste très jeune des dons pour la peinture et il entre en 1820 à l’Académie de peinture d’Anvers grâce à une bourse. Ayant obtenu le Prix de Rome en 1832, il part pour l’Italie, mais sa gigantesque toile, Les Grecs et les Troyens se disputant le corps de Patrocle, est applaudie à Anvers et peu appréciée à Paris. Installé définitivement à Bruxelles, il propose alors de léguer ses œuvres à l’État belge en échange de la construction d’un vaste atelier. Ce sera fait, et son atelier est aujourd’hui le musée Wiertz. Malgré le succès de ses expositions, il refuse de vendre ses grandes compositions et vit de la réalisation de portraits en déclarant : « Peindre des tableaux pour la gloire, des portraits pour la soupe, telle sera l’occupation invariable de ma vie ».
Figure du mouvement romantique belge, cet artiste humaniste, fantasque et mégalomane, revendique haut et fort l’esthétique baroque flamande. C’est sans doute lors de son séjour à Paris en novembre 1829, ou de son voyage dans la vallée du Rhône en 1834, qu’il réalise ce portrait de Florentin Faure, vigneron et négociant en vins de Saint-Péray dont le père initia la champagnisation. Marqué par la manière de Rubens (1577-1640), mais aussi de Franz Hals (vers 1580-1666), Wiertz réalise ici une œuvre à la matière onctueuse et à la touche large et rapide où la peinture prime sur le dessin. Les coloris chauds, la lumière dorée tout en clair-obscur nous révèlent un homme encore jeune, mélange de bourgeois fortuné et de bohème teintée d’humour.
Cette oeuvre n'est pas actuellement exposée en salle.