Huile sur toile
81,5 x 65 cm
P. 181
Fonds du musée
© Musée de Valence, photographie Béatrice Roussel
On ne possède que peu de renseignements sur la vie et la carrière d’Eugène Mondan, que quelques éléments biographiques mentionnent comme élève de Pierre-Narcisse Guérin (1774-1833), puis de Claude Marie Dubuffe (1790-1864), enfin de Jean-Antoine Gros (1771-1835). On n’en connaît aussi que peu d’œuvres si ce n’est celles du Musée de Valence, ville où il fit toute sa carrière, envoyant des œuvres au Salon entre 1838 et 1848.
Les inventaires du musée mentionnent ce Portrait de Simon de Sucy comme ayant été réalisé d’après Gros, ce que n’a pu confirmer Valérie Bajou, spécialiste de l’artiste1.
Simon de Sucy de Clisson est né en 1764 à Valence où il entre dans le corps royal d’artillerie,
mais, passionné d’archéologie, il le quitte et voyage en Italie. À son retour, il devient en 1788 commissaire des guerres et consacre ses loisirs à l’archéologie, créant un cabinet-musée qui attire l’attention. Séduit par les idées révolutionnaires, il se lie d’amitié avec Bonaparte, en garnison au régiment d’artillerie de Valence, et est nommé en 1795 ordonnateur de l’armée d’Italie, puis de l’armée de Méditerranée lors de la campagne d’Égypte, où il conduit des fouilles. Malade, il doit rentrer en France, mais son bateau est contraint de faire escale en Sicile où il est lapidé avec ses compagnons.
Loin du portrait d’apparat, Mondan nous le montre ici vêtu d’un manteau d’intérieur négligemment posé sur une chemise au col ouvert, figure d’artiste plus que d’administrateur, tenant un livre et un compas. Vision sensible mais classique à mi-corps et de trois quart face, encore proche des portraits du XVIIIe siècle où la figure se détache en pleine lumière sur un fond uni : visage et mains au fin modelé, réalisé en passages fondus sur une terre brulée en clair- obscur ; matière épaisse travaillée en pâte des blancs de la chemise et glacis superposés du vêtement sombre qui semble se dissoudre dans le fond.
1. Valérie Bajou, Communication écrite, 1998.
Cette œuvre est actuellement visible dans l'espace Bonaparte à la Maison des Têtes.