Huile sur toile
55 x 74 cm
P. 558
Dépôt de la FNAC,1991
© Musée de Valence, photographie Béatrice Roussel
Élève de Corot et Oudinot, personnage séduisant et sociable, ami de Zola, un admirateur fidèle de son œuvre, de Gustave Courbet (1819-1877), de CamillePissarro (1830-1903), de Paul Cézanne (1839-1906) rencontrés à l’Académie suisse, Antoine Guillemet a posé pour Edouard Manet (1832 -1883) dans la célèbre toile Le Balcon, auprès de Berthe Morisot (1841-1895) dont il fut le professeur de peinture. Parfois reçu au Salon, parfois refusé comme en 1866 et 1867, et bien qu’ami avec les impressionnistes, il choisit la voie officielle d’une peinture réaliste et ne participe pas à leurs expositions. Membre influent du Salon, il sera à l’origine de l’admission de Monet et de Cézanne.
À partir des années 1860, il peint aux côtés de Daubigny sur son bateau-atelier, puis, dès les années 1870, passe l’automne à Moret-sur-Loing en bordure de la forêt de Fontainebleau, mais se rend régulièrement en Normandie et en Bretagne où il réalise des marines dans lesquelles s’exprime sa virtuosité.
Il y reconstitue à rudes coups de brosse, comme dans cette Plage à Villers, les rivages alors encore sauvages de la Manche, constitués de falaises herbeuses, de dunes et de sable, de varech et d’herbes folles, de flaques d’eau salée. Paysage de marée basse où deux petites silhouettes de ramasseuses de goémon semblent perdues dans l’immensité orageuse et menaçante d’un ciel et d’une terre qui se confondent dans la couleur, et à la merci d’une mer encore bleue mais ourlée de l’écume blanche des vagues de la marée qui monte.