Huile sur toile
46 x 37,5 cm
P. 120
Legs Belat, 1905
© Musée de Valence, photographie Béatrice Roussel
Formé auprès de François-Joseph Navez (1787-1869), le professeur le plus réputé de Bruxelles, puis à partir des années 1840 à l’École des Beaux-Arts de Paris et auprès de Camille Roqueplan (1800-1855), Alfred Stevens sera le plus parisien des peintres belges. Installé à Paris en 1852, il fréquente les meilleurs cercles mondains et artistiques, admiré par Alexandre Dumas et Baudelaire, par Berthe Morisot, Manet et Edgard Degas (1834-1917). D’abord influencé par la peinture d’histoire et le réalisme social, il connaît ensuite un exceptionnel succès avec les représentations raffinées des femmes fortunées de son temps dont il sait capter l’élégance et l’esprit, magnifier les parures de crinolines, dentelles, châles et soieries ; portraits où il introduit les objets orientaux, japonais en particulier, alors en vogue. Toutefois, ces portraits ne sont pas que des morceaux de virtuosité picturale, ce sont aussi, telle cette Étude de femme, les minutes de poésie intime d’une vie saisie dans l’instantanéité d’un moment, ici celui d’une pose rêveuse, d’un regard jeté vers l’extérieur au milieu d’une lecture, cela même si l’on sait bien que l’artiste a choisi de faire poser son modèle. Jeune femme qu’il choisit de positionner devant les vitres d’une large baie sur laquelle se dessine son fin profil. Coloriste jugé inimitable par ses pairs, il se joue ici des tons clairs et délicats de blancs, de beiges et de bleus du rendu des étoffes, des boiseries et des architectures qui, réalisés dans une manière libre et virtuose, dialoguent dans la lumière.