Dans ce dessin tout en lumineux et discret raffinement, que Jean de Cayeux date des années 1766- 1768, peu après le retour de Rome, nous sommes déjà sur les bords d’une rivière d’Île-de-France telle qu’Hubert Robert la montrera dans de multiples dessins. Rivière aux berges rustiques aménagées de palplanches, bordées de saules, où s’activent des lavandières et jouent des enfants.
Ici, depuis les hauteurs d’un parc ou d’un château à imaginer, un escalier et une porte rustique donnent accès à un espace un peu secret, plan d’eau retiré au sein de hautes frondaisons.
Étrangement, la nature humaine y occupe à la fois peu de place et une forte présence, infimes silhouettes de lavandières, comme perdues au sein d’une nature entre le sauvage et l’apprivoisé, l’abandonné et le cultivé. Abandon et grandeur un peu sauvage en même temps, rendus dans une matière poudreuse, une subtilité de crayon, une qualité de lumière, qui donnent charme et intimité à la scène.