Le Puits à pompe

Ce qui frappe dans ce dessin, c’est l’absence quasi totale de végétation, ce qui le ramène, bien qu’ayant comme sujet une scène de genre avec, comme toujours chez Hubert Robert, sa lavandière, à un dessin d’architecture.

Composition séparée en deux plans superposés, une moitié basse au dessin dense et compact, une moitié haute à peine occupée par la légèreté du ciel que seul l’angle aigu formé par les deux lignes des bras de la pompe viennent rompre.

Comme dans les dessins d’architecture où Hubert Robert s’attache à représenter un monument, c’est par un dialogue complexe de lignes et de plans que l’espace se crée dans la partie inférieure du dessin : verticales, horizontales, diagonales qui se juxtaposent, se croisent, se superposent ou se répondent, avec en seul contrepoint les quelques courbes à peine visibles des planches de l’énorme réservoir, mais aussi du panier renversé, de la vaisselle destinée à recueillir l’eau au pied du réservoir et des silhouettes humaines.

Sanguine dont la composition générale est d’une grande similitude avec celle de notre Scieur de fragments antiques, laquelle offre la même division horizontale de l’espace de la feuille, mais dans une vision inversée entre gauche et droite. Une sanguine, conservée à la bibliothèque Jacques-Doucet à Paris, que Jean de Cayeux date des mêmes années, reprend ce thème, mais cette fois, c’est une jeune femme qui y puise de l’eau dans un environnement au contraire totalement verdoyant.