Le coup de vent

Dans cette pierre noire très rapidement exécutée, c’est le caractère facétieux par lequel Hubert Robert était connu qui transparaît encore. La silhouette du jeune homme courant après son chapeau est perdue au milieu d’un monde végétal en mouvement et, malgré toute sa célérité, il ne pourra le rattraper. Le monde végétal emplit la feuille, mais n’apporte pas pour autant peur ou angoisse, et notre jeune homme, qui s’y promenait, semble plus avoir été surpris par un coup de vent ; le titre est donc bien choisi par Julien-Victor Veyrenc.

Tout y est réalisé dans un graphisme vigoureux, arbres aux troncs et aux branches acérés, aux feuillages en traits et zigzags nerveux, hachures rapides et superposées qui accompagnent leur mouvement. Les mains mêmes du jeune homme, sommairement dessinées par des traits griffus, caractéristiques des dernières années d’Hubert Robert, ont incité Jean de Cayeux à dater ce dessin des années 1785-1790, vers la fin de la carrière de l’artiste.