Ce dessin est certainement, avec Sous l’arc de Drusus, l’une des plus charmantes et des plus raffinées scènes de genre dessinées par Hubert Robert. C’est encore lors d’un des mercredis de La Rochefoucauld, ainsi qu’en témoignent la date portée en bas du dessin, que fut réinventée, en 1774,
cette fantaisie italienne.
Comme dans La Statue mise à l’abri, nous retrouvons deux accortes jeunes filles s’extasiant et commentant quelques-uns des vestiges de Rome. Toutefois celles-ci, lavandières de théâtre, sont vêtues avec élégance et raffinement et l’on sait qu’au château de La Roche-Guyon, résidence d’été des La Rochefoucauld, il y avait un théâtre privé.
Pour créer le décor, Hubert Robert emprunte toujours à son répertoire de motifs. Mufle de lion que l’on retrouve aussi Dans les jardins Borghèse, autre sanguine conservée au musée de Valence, et dans bien d’autres. Bas-relief sculpté et découpé, emprunté par l’artiste à un autre de ses dessins, Le Scieur de fragments antiques. Emprunt encore à ce dessin, les hautes colonnes cannelées sur leur piédestal où se promènent nos deux jeunes femmes. Jeu entre les dessins d’un artiste connu pour son caractère facétieux.
Ici, c’est avec poésie, tendresse et subtilité que l’artiste nous offre l’Italie réinventée et un brin nostalgique de sa jeunesse, celle des deux jeunes et gracieuses lavandières qu’il y fait figurer Dessin tout en délicatesse, aux dégradés subtil, à la matière poudreuse pour rendre une atmosphère quasi impalpable faite de légèreté et de grâce un peu éthérée.