Souvenir de temple de la Concorde

Toujours aux « mercredis de La Rochefoucauld », Hubert Robert dessine, presque quinze ans après la version italienne exécutée en 1762 et également conservée au musée, ce Souvenir du temple de la Concorde.

Mémoire estompée, ou plus certainement jeu et imagination, il lui offre une rangée supplémentaire de colonnes. Souvenir certain cependant, on y retrouve, comme dans le dessin de 1762, le jardin suspendu et la treille qui en occupent le centre, le mur qui le ferme, traversé en plus ici par l’escalier qui permet d’atteindre la treille sous laquelle s’abriter. Occupation humaine de vestiges confirmé par une gravure de Piranèse qui montre le temple avec le même jardin suspendu surmonté de sa treille, mais dans un point de vue différent pris de plus loin et en contrebas. Mais aussi par une autre sanguine d’Hubert Robert, au musée du Louvre, Lavandières dans les ruines du temple de Saturne à Rome, où il représente cette fois l’intérieur même du jardin, enserré dans le temple de la Concorde : même treille mais aussi arbre, abri et lavoir, treillis sur lequel une lavandière accroche son linge. Le travail graphique est bien différent de celui de la sanguine de 1762 et nous ne voyons plus ici une,étude, mais, comme dans tous les dessins réalisés à l’hôtel de La Rochefoucauld, une composition élaborée. Scène tout en naturel où deux jeunes fermières dialoguent avec leur chien pendant que deux autres s’activent accoudées au podium du temple transformé en ferme.

Il est impossible de citer ici toutes les oeuvres, peintures et dessins, dans lesquelles Hubert Robert emploiera le temple de la Concorde comme motif principal au sein de paysages variés tant ils sont nombreux. Sur fond de Palatin, par exemple, dans la Colonnade d’un temple ruiné du musée du Louvre ou, ici, sur fond de Capitole, dont on aperçoit les hauteurs et la tour du palais des Conservateurs à droite du temple. Hauteurs qui se dégagent entre un ciel de papier presque à nu et la dense frondaison qui semble prolonger, à l’arrière-plan, celle qui couvre la tonnelle, rectangle sombre inscrit entre les colonnes du temple.