Considéré comme l’un des principaux représentants de la non-figuration française de la seconde moitié du 20e siècle, Jean Le Moal apparaît aujourd’hui comme un peintre à redécouvrir tant son oeuvre dépasse les cloisonnements esthétiques. L’artiste a partagé sa vie entre Paris, la haute-Ardèche et la Bretagne. Il y découvre les paysages qui le mèneront peu à peu au seuil de la non-figuration, avec des oeuvres où s’unissent et vibrent couleurs et lumières.
Après des études d’architecture d’intérieur à la fin des années 1920 à Lyon, il s’installe à Paris et copie les maîtres anciens et modernes – Rembrandt, Vélasquez, Chardin, Bonnard, Renoir, Cézanne, Matisse…
En 1935, Le Moal rejoint l’atelier de fresque à l’Académie Ranson qui oriente son goût pour le décor monumental et bientôt l’art du vitrail. Il participe à l’aventure collective du groupe lyonnais Témoignage, explore et dépasse les expériences cubiste et surréaliste et traverse la guerre en affirmant déjà des choix artistiques singuliers. Ces années décisives de formation ouvrent sa peinture, après 1945, à une forme d’abstraction en paix avec la représentation. Dans un parcours historique, l’exposition offre pour la première fois un panorama complet et inédit de l’oeuvre de Jean Le Moal : « celle d’un homme qui se nourrit de la tradition, se place à la frontière de la représentation figurative et élabore une écriture personnelle qui atteste de la curiosité sans cesse en éveil d’un artiste ouvert au monde » (Philippe Bouchet).
Commissaire scientifique de l’exposition, Philippe Bouchet est historien de l’art, auteur d'articles, de préfaces et d'essais sur l'art des 20e et 21e siècles. Il a contribué à de nombreux catalogues et publié plusieurs livres sur Édouard Pignon (1905-1993), dont il est le spécialiste et auteur du catalogue raisonné, ainsi que sur Charles Lapicque (1898-1988), auquel il a consacré ses récentes recherches. Il a assuré le commissariat de plusieurs expositions sur ces deux artistes.
L’exposition Jean Le Moal (1909-2007) est co-organisée avec le Musée de l’Hospice Saint-Roch d’Issoudun et le Musée des Beaux-Arts de Quimper.
Cette exposition a été reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture et de la Communication/Direction générale des patrimoines/Service des musées de France. Elle a bénéficié à ce titre d’un soutien financier exceptionnel de l’État.