1761
Sanguine sur papier
44,5 cm x 39 cm
D. 97
Don J.V. Veyrenc, 1835
© Musée de Valence
Il est bien difficile de dire ici où nous nous trouvons, tant l’imagination d’Hubert Robert a pris le dessus sur la réalité.
Intérieur de l’église San Bernardo, construite en 1598 sur le modèle du Panthéon en restructurant le spheristerium (salle du jeu de balle) des thermes de Dioclétien, comme le dit l’inscription portée sur la monture ? Panthéon lui-même, qui, reconverti en église dès le VIIe siècle, nous est ainsi parvenu en parfait état de conservation, en particulier sa coupole, l’une des plus grande de toute l’Antiquité ?
La monumentalité de l’espace, les caissons carrés de la voûte (ceux de l’église San Bernardo sont octogonaux), les statues antiques, la porte conduisant vers un pronaos, les personnages en toges plaideraient pour le Panthéon. Cependant, les niches des murs sont celles des statues de saints de l’église San Bernardo, tout comme le décor du cintre de la voûte. Les chapelles circulaires, aux voûtes décorées, appartiennent, elles, aux deux édifices.
Le jeune artiste, qui a même latinisé sa signature en Roberti, se joue ici des deux monuments, entremêlant leurs volumes et décors pour réinventer son Antiquité et son monument.