Le Cellier dans les ruines

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Il est bien difficile de dire si l’inscription portée par Julien-Victor Veyrenc sur la monture de cette sanguine, Restes dans le jardin des Césars, qui situerait la scène dans les ruines du Palatin, traduit une réalité, tant ce type de paysage de ruines envahies de végétation et mis a profit pour le quotidien était alors fréquent à Rome.

Qu’un tonnelier ait utilisé ce qui semble être les galeries voûtées du soubassement de quelque monument, sans doute fraîches et abritées, pour y entreposer ses tonneaux n’aurait rien d’étonnant. C’est certainement l’abandon romantique de cette ruine couverte de ronces et de roseaux, mais habitée par les activités ordinaires du petit peuple de Rome, qui a séduit Hubert Robert. Motif à peine peuplé de la silhouette d’un homme vu de dos, où prime une nature tout juste domestiquée qui semble avoir absorbé les murs.

C’est le dessin en zigzag, mais déjà élaboré, des feuillages, proches de ceux de nombreux dessins exécutés dans les années 1761-1762, tels Les Lavandières à la villa Madame, Les Dessinateurs au Palatin, Le Temple de la Concorde ou la Vue générale de la villa de Mécène, où l’on retrouve presque à l’identique ces hautes silhouettes de roseaux, qui a incité Jean de Cayeux à dater ce dessin des mêmes années. On y retrouve aussi le même chien couché en boule que dans Les Dessinateurs au Palatin et dans l’Étude de plantes, où Hubert Robert en a inversé la silhouette.

La bibliothèque de Besançon conserve, dans la collection Pierre-Adrien Pâris, une contre-épreuve de ce dessin. L’album Ganay, malheureusement aujourd’hui éclaté et dispersé lors d’une vente aux enchères, contenait un dessin à la plume et à l’encre brune représentant sensiblement le même site, mais où les tonneaux sont remplacés par un amas d’échelles et quelques roues de charrette.