1762
Sanguine
34,5cm x 45 cm
D. 81
Don J.V. Veyrenc, 1835
© Musée de Valence
Dans ce nouveau dessin, bien plus qu’une étude, c’est une véritable composition très aboutie que nous propose Hubert Robert en réunissant, en gros plan, un ensemble de sculptures qui occupent toute la feuille de papier. Dans un espace restreint, sans présence humaine cette fois, on peut y découvrir quelques-uns des plus célèbres antiques du temps dont le Satyre au repos et le Faune jouant de la flûte donnés au musée du Capitole par le pape Benoît XIV.
Tout au long de sa carrière, Hubert Robert réutilisera certaines de ces sculptures comme motifs décoratifs dans ses œuvres. Ainsi retrouve-t-on, exposé au Salon de 1783, le Faune jouant de la flûte et Éros et Psyché dans un tableau intitulé L’Intérieur d’un atelier de Rome dans lequel on restaure des statues, aujourd’hui conservé au Toledo Museum of Art. Encore un peu plus tard, en 1799, il réutilise aussi le Satyre au repos et le Faune jouant de la flûte, mais cette fois bordant l’allée d’un parc, dans un tableau conservé au musée royal des Beaux-Arts de Bruxelles.
C’est avec une grande précision que, sur un fond clair rapidement brossé de quelques larges hachures, Hubert Robert dessine ces sculptures, même s’il en gomme parfois les inscriptions portées sur les socles, nous montrant ainsi combien le dessin d’après l’antique était important dans la formation des artistes. Il réalisera beaucoup de ces dessins d’après les antiques des sites et musées romains, dont un grand nombre sont aujourd’hui conservés au musée et à la bibliothèque de Besançon, ce qui atteste à la fois sa curiosité, son intérêt pour la sculpture et sa capacité à « copier » comme à inventer. Mais, bien plus ici, grâce au jeu des plans et des ombres, des verticales et des horizontales, ce rassemblement semble prendre corps sans ennui ni monotonie.