1762
Sanguine sur papier
30,5 x 44,7 cm
D. 70
Don J.-V. Veyrenc, 1835
© Musée de Valence, photographie Philippe Petiot
La villa Giulia, construite entre 1551 et 1553 pour le pape Jules III, inspirera dessins et peintures à Hubert Robert, et le Musée de Valence, à côté de celle-ci, conserve une autre sanguine qui en montre le fenil installé dans une des ailes.
À la différence de la peinture du musée de l’Ermitage à Saint- Pétersbourg, et du dessin de l’Albertina à Vienne, il nous la montre ici proche de l’abandon, en 1762, devenue enjeu entre les héritiers de son créateur et le trône pontifical. Large vue panoramique sur
la cour et le bâtiment qui la clôt au fond dans sa disposition ancienne, mais d’un point de vue inattendu en diagonale qui n’en embrasse qu’une moitié, pris depuis le milieu de la colonnade qui la cerne dans sa première partie. C’est grâce à un jeu graphique maîtrisé de la sanguine, à la fois subtil et contrasté, qu’il nous restitue un espace dilaté et spectaculaire, bien plus monumental que ne l’est la réalité : premiers plans du sol et des colonnes tout en matière, voûte effleurée de lumière où le seul jeu de hachures légères ou appuyées crée le cintre, tracé léger des lointains brumeux de chaleur où le blanc du papier tient tout son rôle.