Huile sur toile
36,5 cm x 53,5 cm
P. 530
Achat du musée avec l’aide de l’État et de la Région dans le cadre du FRAM, 1988
© Musée de Valence
L’excavation dans le sol, d’où émerge une échelle et sur laquelle se penchent plusieurs personnages, revient encore ici, motif récurrent dans l’œuvre d’Hubert Robert qui le décline tout au long de sa carrière en lui donnant de multiples interprétations.
Il est difficile de dire si l’on se trouve ici dans un édifice antique ou dans une église moderne. La statue de femme drapée à l’antique sur son haut socle et surmontée de l’inscription latine Diis manibus plaide pour l’Antiquité. Le cénotaphe qui porte les lettres DOM, surmonté d’une urne, est celui que l’on trouve dans de nombreuses églises italiennes. Une fois encore, Hubert Robert se joue du temps. Ainsi avons-nous le sentiment que l’artiste a, de nouveau, inventé une architecture de fantaisie dans laquelle il aurait adapté à sa manière, comme le proposait, en 1986, Marianne Roland-Michel, un drame relaté par l’abbé de Saint-Non dans son Voyage pittoresque : l’assassinat du roi André sur l’ordre de sa femme, la reine Jeanne de Naples, et son ensevelissement secret, accompagné de sa seule nourrice. L’action semble toutefois se diviser en deux scènes presque indépendantes, reliées par le personnage de femme éplorée à la tête couverte d’un long voile blanc. La première, sur la droite, est constituée d’un épisode de vie quotidienne comme il peut y en avoir dans les églises : femme, enfant escaladant un haut bénitier pour y plonger la main et homme versant son obole dans un autel antique transformé en tronc. La seconde, sur la gauche, met en scène un petit groupe de personnages s’activant autour de la fosse dans laquelle descend l’un d’eux. La haute pierre appuyée contre la paroi et portant les lettres DOM est celle qui viendra fermer la tombe.