Vers 1761-1762
Sanguine
22,3 cm x 31,7 cm
2011.2.1
Achat, 2011
© Musée de Valence
Le musée d’Orléans conserve une sanguine et la bibliothèque de Besançon, dans la collection Pierre-Adrien Pâris, une contre-épreuve bien sûr inversée, identiques à notre dessin, hormis les dimensions.Mais il est bien difficile de dire laquelle a précédé l’autre. Étude ou copie esquissée d’un geste ample et rapide pour le nôtre. Dessin plus abouti pour ceux d’Orléans ou Besançon.Hubert Robert puise sans doute son inspiration dans l’œuvre gravée de Piranèse pour recréer une ambiance « à sa façon ». Inspiration double, celle architecturale de l’arche monumentale du Ponte Magnifico, du Ponte Coperto ou du Ponte Trionfale, mais aussi celle plus fantastique des Carceri, où arches, escaliers, passerelles s’entrecroisent en de multiples et oppressantes perspectives. Cependant, si le sujet se rattache bien à l’univers des prisons, Hubert Robert a situé la scène non pas à l’intérieur mais à l’extérieur devant la haute porte d’entrée grillagée qui y conduit. Le décor planté est celui d’une esplanade en creux au centre d’escaliers et d’arches monumentales : place publique entre des ponts entrecroisés, esplanade au cœur d’un gigantesque bâtiment ? Tout peut-être imaginé.
Au centre, un supplicié enchaîné à une colonne a donné son titre au dessin. En effet, même si les architectures semblent ici plus modernes qu’antiques, on peut imaginer aisément comme sujet de la scène la flagellation du Christ devant un public nombreux de curieux et de gardes armés vêtus à l’antique.
Nous sommes sans doute ici devant l’un des premiers dessins où Hubert Robert prend pour sujet ces arches monumentales qu’il ne cessera de décliner tout au long de sa carrière. On les retrouve aux mêmes dates dans un autre dessin de Besançon, Vue d’une prison, comme dans un tableau du musée de Washington, Fantaisie architecturale avec un pont triomphal, mais aussi, bien des années plus tard, en France, dans les nombreuses vues des ponts de Paris ou encore dans notre Pont triomphal.