Le Pâtre et les Nymphes

Hubert Robert

1733 - 1808

vers 1775
Pierre noire
36,5 x 29 cm
Signé au crayon en bas à gauche : Robert
D.59
Don J.-V. Veyrenc, 1835
© Musée de Valence

Information

Plus qu’une grotte, telle celle de Cervara dessinée et peinte en Italie dans les années 1761-1762, c’est une arche de pierre que nous donne à voir ici Hubert Robert. Thème du pont, encore une fois décliné en une nouvelle invention, dans un paysage de montagne et de roche qui ne laisse que peu de place au végétal : quelques feuillages entremêlés aux rochers sur les côtés du dessin, un peu
d’herbe sur le sol aride et terreux.
C’est bien la roche, qui intéresse ici Hubert Robert. Roche de l’arche, aux anfractuosités régulières et dangereuses, prêtes à s’effondrer mais retenues par leurs formes si semblables à celles de l’appareillage d’un pont de pierre. Matière des parois rocheuses aux formes ciselées, rendues par quelques traits seulement, et toujours par un travail de hachures plus ou moins denses et soutenues qui fait vivre les reflets de la lumière.
Mais aussi légèreté et blancheur de l’eau d’une cascade et des silhouettes éthérées de falaises perceptibles dans les lointains du ciel, à travers l’arche.
Sous l’abri rocheux, Hubert Robert joue encore avec les mondes et les époques en dessinant les trois personnages qui habitent ce paysage : l’un voyageur ou pâtre du XVIIIe siècle, appuyé sur son bâton et habillé d’une vaste cape et d’un chapeau qui le protège des intempéries ; les deux autres, légèrement vêtus d’une toge et d’une tunique, l’un jouant de la flûte, semblent sortis de la Grèce antique. Deux mondes confrontés dans un paysage qui pourrait passer pour celui de l’Arcadie grecque, refuge des nymphes et des bergers.

Hubert Robert, Le Pâtre et les Nymphes, vers 1775, Sanguine © Musée de Valence, photographie Cédric Prat, Studio L'Oeil Ecoute

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