1762
Sanguine
33,5 cm x 45 cm
D. 64
Don J.V. Veyrenc, 1835
© Musée de Valence
La statue de Marc-Aurèle est, avec le groupe du Laocoon et les Dioscures, la sculpture antique la plus souvent représentée par Hubert Robert. Parmi les œuvres où il la met en scène au centre d’architectures antiques, on peut citer le Caprice architectural avec le Panthéon du musée de l’Ermitage. Mais surtout, plus proches de notre dessin, La Statue de Marc-Aurèle, conservée dans une collection privée, qui nous la montre latéralement, et un dessin du Fogg Art Museum de Cambridge (Massachusetts, États-Unis) qui la représente aussi de dos, enfin un dessin du musée Atger de Montpellier, anciennement attribué à Fragonard.
Dès 1764, il représentera la statue dans une peinture dont la localisation actuelle est inconnue et qu’il aurait donnée, selon Jean de Cayeux, à Marguerite Lecomte.
Dans toutes ces œuvres, l’artiste, comme fasciné par ce célèbre exemple de la statuaire en bronze antique, semble avoir tourné autour pour nous en offrir tous les angles de vue dans des compositions réelles ou imaginaires.
Dans un angle diamétralement opposé à La Montée au Capitole, l’artiste nous propose encore un point de vue étonnant sur ce haut lieu de Rome et la statue de l’empereur : vision de trois quarts arrière, avec en premier plan l’arrière-train du cheval, qui se dégage sur un ciel de papier quasi à nu occupant les trois quarts de la feuille. Du paysage romain on n’aperçoit, derrière l’horizon créé par la balustrade de la place et les Dioscures, que les toits qui semblent se noyer dans les lointains d’un ciel brûlant et ouaté de chaleur. Au premier plan, l’ombre du sol est rendue par une sanguine grasse et dense, et pour donner vie à la scène, mais surtout échelle et profondeur à la place, quelques badauds sont rapidement esquissés sur la composition, laissant entrevoir le dessin du socle de la statue à travers les corps.