La Promenade dans les rochers

À Rome, Hubert Robert rencontre un grand nombre de ceux avec qui, plus tard rentré en France, il conservera des liens. On peut ainsi se plaire à imaginer dans ces trois touristes explorant les bords d’une rivière, le receveur général des finances Claude Henri Watelet (1718-1786) accompagné de Marguerite Lecomte et de l’abbé Copette. En effet, on trouve écho de ce voyage dans les poésies de Louis Subleyras, parues en 1764, où deux des planches illustrées montrent des voyageurs très semblables aux nôtres. Watelet et Marguerite Lecomte demeureront des proches de l’artiste qui dédiera à « la jolie meunière », sa seule série de gravures, les Soirées de Rome.

Dans cette pierre noire, c’est un travail tout en subtilité qu’il nous propose, laissant au blanc du papier un rôle majeur. C’est de ce blanc – comme une vapeur d’eau ou de chaleur – que semblent émerger les graciles verticales de deux troncs d’arbres, quelques infimes silhouettes à peine visibles au-dessus de la masse rocheuse, et les trois promeneurs plus fermement campés sur la masse sombre de solides rochers qui, rapidement esquissés et cernés de noir, lui permettent d’assoir sa composition sur le bas de la feuille dans un jeu de pleins et de vides, de clairs et de foncés.