Escalier menant au portique de Vignole

Cette sanguine, à la fois très élaborée et très enlevée, a certainement été réalisée par Hubert Robert dans la foulée de la précédente tant il semble qu’elle la continue, comme si l’artiste s’était avancé devant l’escalier et la fontaine pour, cette fois, nous délivrer un panorama presque frontal sur l’escalier et le portique de Vignole qui ferme la place et la fait communiquer avec les jardins.

Ce portique fut construit sous le pontificat de Jules III et réunit le palais des Conservateurs aux petites maisons qui abritaient la collection commencée par Pie VII. Il est surplombé ici, comme dans la réalité, et contrairement au dessin précédent où Hubert Robert l’a « oublié », par la haute silhouette de la pinacothèque du Capitole élevée au milieu du XVIIIe siècle par Benoît XIV.

Ce dessin est à la fois pensé et exécuté par l’artiste de manière très similaire à la Fontaine et escalier du palais des Sénateurs. Point de vue ascendant, grandes lignes de la composition et structures des architectures tracées à la règle, système graphique de hachures pour enlever toute la sécheresse du trait, créer les volumes et les jeux d’ombre et de lumière, petits personnages de femmes, d’enfants et de pèlerins ébauchés en quelques traits par dessus les architectures auxquelles ils donnent ainsi vie et dimensions.

Comme dans La Montée du Capitole, une zone d’ombre triangulaire, traitée en matière dense et grasse, assoit la composition du dessin sur la gauche et laisse la part la plus importante à une lumière qui, venue de la gauche, éclaire violemment les autres façades et en gomme ou, au contraire, en accentue les reliefs et les détails.