vers 1775 - 1776
Sanguine
37 x 29,5 cm
Ni signé, ni daté
D.68
Don J.-V. Veyrenc, 1835
© Musée de Valence
Information
Hubert Robert nous propose ici, comme souvent après son retour en France, une nouvelle évocation mêlant l’Italie de sa jeunesse et la France de sa maturité. En effet, dans ce paysage bucolique,
balustrades croulant sous la végétation, sphinx, escalier et rampes de fer, tonneaux et palissades à demi effondrés, comme figures du petit peuple peuvent aussi bien appartenir aux deux pays.
C’est le dessin des arbres au feuillage touffu et celui, plus élaboré, des personnages qui ont conduit Jean de Cayeux à dater ce dessin des années 1775-1776.
La balustrade, le sphinx, le mouvement des arbres ne sont pas sans évoquer ceux d’un autre dessin à l’aquarelle, conservé au musée national de Varsovie, Terrasse d’une villa italienne, où la vue est en sens inverse.
La figure de jeune lavandière, avec sa hotte à linge sur le dos et tenant son enfant par la main, se retrouve, déclinée tout au long de la carrière de l’artiste, dans nombre d’oeuvres. On la voit déjà, un peu différente, dès 1763, dans Le Colisée du musée de l’Ermitage. À Valence, on la reconnaît, en sens inverse, dans un des dessins de l’académie de La Rochefoucauld réalisé en 1774, Vue prise des thermes de Titus.
Hubert Robert nous offre la classique perspective en diagonale qu’il affectionne, mais dans une composition rendue plus complexe par le jeu des lignes croisées des escaliers et des balustrades, avec quelques petites erreurs de perspectives sur lesquelles il ne semble pas s’arrêter. Vision sensible et quelque peu romantique d’un parc à demi abandonné et envahi par la végétation, où le passage du temps est rendu palpable, mais où la vie, avec ses activités du quotidien et ses rires, continue.
Hubert Robert, Escaliers dans un parc, vers 1775-1776, Sanguine © Musée de Valence, photographie Cédric Prat, Studio L'Œil Ecoute