1793
Huile sur assiette en terre de pipe
Ø 22,5 cm
P. 683
Achat du Musée avec l’aide de l’État et de la Région dans le cadre du FRAM, 1995
© Musée de Valence, photographie Béatrice Roussel
La particularité de cette petite peinture est qu’elle a été réalisée lors de l’emprisonnement d’Hubert Robert à Saint-Lazare pendant la Révolution. Il se fait alors « reporter » de la vie dans les prisons de la Terreur, dont, grâce à son caractère optimiste, il ne montre que les moments paisibles. Selon Louis Vigée, il y aurait réalisé cinquante-trois tableaux et de multiples dessins. Ici, c’est sur une assiette qu’il peint un petit paysage. On y retrouve un des thèmes favoris de l’artiste, celui de l’eau, non pas dans la vision « canalisée » des fontaines, jets d’eau ou abreuvoirs qu’il affectionne aussi, mais dans celle jaillissante ou au contraire paisible de l’eau naturelle et libre.
Si La Cascade (autre peinture sur assiette présente dans les collections du Musée de Valence) et son eau bondissante évoquent un paysage méditerranéen, le Bord de Rivière est celui des rives de la Seine que Robert a fréquentées au Moulin Joli chez Watelet. Il a parfaitement su tirer parti de la forme circulaire des assiettes : éléments sombres et denses rejetés sur les bords, éléments clairs au centre, dans une partition verticale en trois registres. Ainsi, rochers et végétations à la sombre densité encadrent et appellent le regard vers la trouée lumineuse du ciel et de l’eau placés au centre. Les feuillages bruissants, que le souffle de l’air fait aussi converger souplement, accompagnent ce mouvement.