Hubert Robert est né à Paris le 22 mai 1733, son père est écuyer du marquis de Stainville, envoyé extraordinaire du duc de Lorraine auprès du roi de France. C’est certainement grâce à cette protection qu’il peut entrer au collège de Navarre où il reçoit une éducation classique. On pense que c’est ensuite auprès du sculpteur Michel-Ange Slodtz (1705-1764), fervent admirateur des Italiens, qu’il découvre la beauté et les richesses de Rome, et décide d’entreprendre le « voyage d’Italie », alors considéré comme l’indispensable école de tout artiste débutant.
Ainsi, en 1754 il part pour Rome dans la suite du comte de Stainville, nommé ambassadeur de France à Rome. Là, toujours grâce aux protections dont il bénéficie, et bien qu’il n’ait pas eu le Grand prix, il suit les cours de l’Académie de France alors installée au palais Mancini, dont il devient officiellement pensionnaire de 1759 à 1765.
C’est pendant ces dix années romaines que toutes les facettes de son art vont se forger, avec la découverte des grands maîtres italiens du paysage de ruines, Pannini (1691-1765), professeur de perspective à l’Académie, peintre des ruines, architecture et festivités romaines, et Piranèse (1720-1778), architecte, archéologue, graveur des ruines de Rome. Avec aussi celle des grands sites archéologiques redécouverts à cette époque, Pompéi, Paestum, Herculanum.
Avec enfin les promenades romaines où il découvre les ruines de la Rome antique des Césars, les architectures monumentales de la Rome des papes, mais aussi la nature somptueusement disciplinée des villas de campagne de Rome, Tivoli et Ronciglione qu’il parcourt avec Natoire, Fragonard ou l’abbé de Saint-Non. Il accumule alors croquis et esquisses qui plus tard, en France, « réinventés », lui vaudront le surnom de Robert des Ruines.
Rentré à Paris en 1765, il connaît immédiatement le succès. Reçu en 1766 à l’Académie de peinture et de sculpture avec son Port à Rome dit aussi Port de Ripetta, c’est l’un des artistes les plus célèbres du temps. Proche de la famille royale, il réaménage en 1778 les Bains d’Apollon à Versailles, puis en 1784 est nommé Dessinateur des jardins du roi. Nommé en
1793 Garde du Museum, il est chargé de l’acquisition et de la présentation des oeuvres dans la Grande Galerie du Louvre. Arrêté sous la Terreur, il continue néanmoins à peindre, devenant ainsi l’un des plus précieux témoins des événements révolutionnaires et de la vie dans les prisons de la Terreur. Sauvé par le 9 thermidor, il retrouve une nouvelle clientèle et, en 1795, une position officielle au sein du Conservatoire chargé de mettre en place le nouveau Museum National. Évincé de cette fonction en 1802 par la mise en place d’une nouvelle équipe, il continuera à peindre jusqu’à sa mort, en 1808.
Appartient à l'Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts.