1950
Faïence stannifère
56 x 30,5 x 24,5 cm
Sc. 10
Achat du musée, 1955
© Musée de Valence, photographie Béatrice Roussel
Attiré très jeune par l’art, c’est grâce aux conseils de Pierre Andry-Farcy (1882-1950), artiste et futur conservateur du Musée de Grenoble, que Maurice Savin choisit cette voie. Il quitte ainsi sa région natale en 1913 pour Paris où il entre à l’École des Arts Décoratifs. Tout en collaborant à de nombreux journaux humoristiques en tant que caricaturiste, il se consacre à la peinture et expose pour la première fois en 1921. Sa palette est alors très épurée, ne recourant qu’à six ou sept couleurs. À partir de tons chauds – rouges, ocres, jaunes, oranges – et lumineux, il représente des scènes de la vie rurale, des nus, des paysages, des natures mortes... Peintre panthéiste de la vie et des figures opulentes, il éprouve très vite le besoin de travailler la terre pour créer les formes.
Dès 1933, il s’initie à la céramique à Aubagne, puis à Paris à la manufacture de Sèvres et auprès du potier catalan Llorens Artiga (1892-1980). Sa grande exigence technique et son perfectionnisme l’amèneront à préparer lui-même toutes les composantes de la céramique. En 1940, il séjourne à Dieulefit où il alterne peinture et céramique et adopte la terre et les techniques de couverture en usage. Il modèle et cuit lui-même ses créations dans un œuvre qui suit trois directions, les objets anthropomorphes à l’humour caustique, les plats et vases décorés de scènes champêtres, les bustes hiératiques de femmes inspirés des madones de la Renaissance tels ici celui d’Irène... Il emploie pour les réaliser la faïence à émail stannifère (contenant de l’étain), et joue parfois avec le blanc caractéristique de cette matière.