1856
Bronze
23 x13 x13 cm
Sc. 70
Dépôt de l' État, 1859
© Musée de Valence, photographie Béatrice Roussel
Élève et neveu de Rude (1784-1858), Frémiet, après avoir débuté comme lithographe scientifique, se consacre à la sculpture équestre, telle en 1874 la Statue de Jeanne d’Arc, place des Pyramides à Paris, ainsi qu’à la sculpture animalière où il met en scène l’homme et l’animal dans un style naturaliste. Exposant régulièrement au Salon, il devient également professeur de dessin animalier au Muséum d’histoire naturelle, à la suite d’Antoine- Louis Barye (1795-1875), et est élu membre de l’Académie des Beaux-Arts en 1892. Qualifié de « plus grand sculpteur animalier de son temps », son sens aigu de l’analyse apparaît dans des œuvres spectaculaires et de grand format telles le Gorille enlevant une femme qui fit scandale, l’Orang-outang étranglant un sauvage de Bornéo pour le Muséum d’histoire naturelle, ou encore le Jeune éléphant pris au piège pour l’Exposition universelle de 1878, mais également dans les études d’animaux familiers saisis dans leurs poses les plus coutumières tels la Chienne griffon allaitant ses petits, le Héron à la verticalité hiératique, ou encore dans le Au voleur où, dans une présentation verticale, un chat s’agrippe à un poulet mort suspendu qu’il tente de voler.
En 1853, Frémiet reçoit la commande par Napoléon III d’une série de soixante-treize figurines représentant les modèles d’uniformes de l’armée française, qu’il reçut la permission d’éditer. Les originaux destinés à l’empereur, colorés, furent détruits dans l’incendie du palais des Tuileries en 1870. Parmi eux, quatre modèles de zouaves dont ce Zouave de la ligne assis au cours d’une halte qui est l’un des quatre exemplaires commandés par l’État. Frémiet met douze ans pour réaliser cinquante modèles, tant la nécessité d’exactitude historique et de précision minutieuse est grande. Toutefois, cette minutie du travail ne lui fait jamais perdre la fermeté du trait et les qualités plastiques du sculpteur.