Pêcheurs en barque sur la Juyne

Louis Français

Plombières, 1814 - Paris, 1897

1851
Huile sur bois
32 x 24 cm
P. 427
Achat du musée, 1961
© Musée de Valence, photographie Béatrice Roussel

Information

Artiste autodidacte, Louis Français débute à Paris en 1829 comme commis de librairie, puis comme caricaturiste et graveur, avant de se consacrer à la peinture de paysage. Élève de Jean Gigoux (1806-1894) entre 1834 et 1837, il aborde la peinture en plein air dès 1831, mais c’est seulement en 1834 qu’il se rend à Barbizon où il reçoit les conseils de Huet et peint aux côtés de Rousseau, Diaz, Anastasi... En 1835 il rencontre Corot avec qui il liera une amitié durable et qu’on l’accusera parfois de plagier. Il débute au Salon en 1837 et y expose jusqu’en 1896. Sa prédilection pour les bords de Seine le décide à acquérir avec Célestin Nanteuil (1813-1873) un bateau, La Grenouille, qui lui permet de peindre sur les îles et méandres du fleuve. Sur les conseils de Corot, il effectue deux voyages en Italie, en 1846-1848 puis en 1865, qui apportent une nouvelle luminosité à sa palette, voyage aussi en France, Dauphiné, Savoie, Alsace, Bretagne, Normandie avec Eugène Boudin, mais aussi en Algérie en 1875, et partage ensuite son temps entre Plombières et le sud de la France en hiver. En 1890, il sera le premier paysagiste admis à l’Institut.

Les critiques ont reproché à Français ses hésitations entre classicisme et naturalisme. Ainsi dans les années 1850, c’est vers le naturalisme qu’il s’oriente, comme dans ces Pêcheurs en barque sur la Juyne où se lit l’influence de Corot et sur la localisation et le sujet duquel on peut s’interroger, aucune archive ne permettant de les préciser. Composition bucolique où, dans une quasi- monochromie de bruns et verts grisés, c’est avant tout aux effets lumineux que s’attache l’artiste : miroitements de l’eau, reflets entre ciel, arbres et eau, jeux d’ombre et de lumière d’une nature mouvante dont les feuillages des grands saules légèrement esquissés en petites barres d’une matière translucide s’opposent à la masse dense et sombre de l’autre rive de la rivière. Paysage de nature calme, de fraîcheur et d’humidité auquel la barque et les pêcheurs apportent vie et couleur avec les deux touches de rouge et de bleu intense du pilote de la barque.


Louis Français, Pêcheurs en barque sur la Juyne, 1851 © Musée de Valence, photographie Béatrice Roussel

Louis Français, Pêcheurs en barque sur la Juyne, 1851 © Musée de Valence, photographie Béatrice Roussel

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