Huile sur toile
49 x 65,5 cm
P. 439
Achat du musée, 1964
© Musée de Valence, photographie Béatrice Roussel
Manifestant de bonne heure des dons artistiques, Antoine Chintreuil devient professeur de dessin au collège de Pont-de-Vaux mais, n’ayant que peu d’aptitudepour ce métier, il monte en 1838 à Paris où il connaît des débuts difficiles, fréquente l’atelier de Paul Delaroche et rencontre Corot qui, par ses conseils, lui révèle sa vocation de paysagiste. Il est enfin accepté au Salon en 1847 et peint les environs de Paris, puis dans la vallée de la Bièvre où il multiplie les études sur le motif, s’installe près de Mantes en 1860. Il appartient à cette génération d’artistes qui s’engage, entre 1840 et 1860, dans la voie ouverte par Corot pour représenter une nature baignée de vapeurs atmosphériques.
Peintre de la lumière et de ses effets, travaillant en plein air, il cherche à capter les « impressions » multiples et changements du ciel. Il livre ainsi des paysages baignés de douce mélancolie qui feront écrire à l’écrivain et critique Champfleury (Jules Husson dit Champfleury, 1821-1889), ami de Courbet et défenseur du réalisme, « On ne décrit pas un paysage de Chintreuil, c’est une émotion », et à Albert de la Fizelière, « Il avait l’intuition du langage mystérieux de la nature. Il devait percevoir dans ses expressions multiples, changeantes et fugitives, certaines formes poétiques1 ».
Phrase qui pourrait s’appliquer avec bonheur à ces Hérons où pointe l’aube d’un jour d’automne, où le ciel et la rivière se confondent dans la transparence de la matière, où la végétation et les broussailles ont roussi et les premières lueurs du soleil levant viennent éclairer les gorges des deux oiseaux du premier plan.
1. Albert de la Fizelière, La Gazette des Beaux-Arts, 1874.
Cette oeuvre n'est pas actuellement exposée en salle