1863
Huile sur toile
115 x 147 cm
sur le cadre, en haut : M. LAYRAUD, 1863
P. 676
Dépôt de l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts, 1993
Face à l’intérêt du jeune Joseph-Fortunet pour le dessin, l’abbé de son village l’encourage à choisir la voie de la peinture, alors qu’il était destiné à devenir berger comme son père. Après des débuts à Marseille, il entre dès 1855 à l’École des Beaux-Arts de Paris, grâce à une subvention du Conseil Général de la Drôme. Il participe aux divers concours, dont en 1861 celui de la « Demi-figure peinte », ou « Torse », qui doit être réalisée en six séances de sept heures chacune. Il obtient le premier prix avec cette composition, baignant de lumière le corps de son modèle, tout en plongeant son regard dans l’obscurité.
En 1863, il est lauréat du Grand Prix de Rome avec Joseph se fait reconnaître par ses frères et part pour Rome où il termine sa formation jusqu’en 1870. Il rentre à Paris, devient entre 1873-1878 peintre officiel de la cour de Portugal, puis à partir de 1892 termine sa carrière comme directeur de l’École des Beaux-Arts de Valenciennes.
Le sujet de Joseph se fait reconnaître par ses frères est tiré de la Genèse : onzième fils de Jacob, Joseph est vendu comme esclave à des Égyptiens par ses frères jaloux. Il les retrouve ici, bien plus tard, alors qu’il est devenu fonctionnaire de Pharaon. Cette œuvre répond parfaitement aux critères académiques imposés par l’enseignement et le milieu officiel : composition linéaire en frise, espace frontal, effet théâtral par le geste et dramatisation des personnages, attention au contexte historique... Layraud la compose comme un récit et met finement en scène les réactions de chaque personnage : pendant que Joseph enlace son plus jeune frère Benjamin avec une certaine retenue, les autres frères adoptent l’attitude angoissée de ceux qui ont failli.