1835
Marbre
156 x 37 x 55 cm
Sc. 1
Dépôt de l'État, 1836
© Musée de Valence, photographie Philippe Petiot
ormé par son père sculpteur belge installé à Paris, Jean-Baptiste Debay entre à l’École des Beaux-Arts de Paris en 1824 et, après avoir obtenu le prix de Rome de sculpture en 1829, continue sa formation à Rome à la Villa Médicis. Rentré en France, il devient en 1801 le statuaire officiel de la ville de Nantes et en 1845 il est à la tête de l’atelier de restauration du Louvre tout en exposant régulièrement au Salon. Réalisée à Rome selon la technique de mise aux points, cette Jeune Esclave est son envoi de Rome à Paris, le 16 mai 1835. Présentée au Salon en 1836 (n° 1899) sous le titre Une Jeune Esclave, acquise par l’État la même année au prix de 10 000 francs1, elle est immédiatement envoyée au Musée de Valence dont elle est la première sculpture des collections. En 1837, Debay exposera à nouveau au Salon, sous le numéro 1901, Une Jeune Esclave en bronze.
Le directeur de l’Académie est alors Ingres (1780-1867) et notre Jeune Esclave doit autant à l’étude de l’antique, alors formation obligatoire, qu’à l’influence du maître du néoclassicisme. Nu féminin où s’appliquent les principes de pureté du contour, d’harmonie de la ligne, de facture lisse et polie du marbre (aucune trace d’outil si ce n’est d’une gradine pour le tronc du palmier). Principes associés à la sensualité du thème de l’odalisque - lignes sinueuses et perfection formelle d’un corps idéalisé – mais auxquels s’ajoutent ici la honte et la soumission de la captive dénudée au visage baissé, mise en vente sur un marché aux esclaves.