Buste d'Émile Augier

Entré à l’École des Beaux-Arts en 1857, second Grand Prix de Rome en 1863 avec le groupe Nysus et Euryale, puis en 1865 avec son bas-relief La Fondation de Marseille, Croisy poursuit une carrière féconde liée à la réalisation de monuments funéraires et surtout à la commande publique de monuments tel, en 1885 au Mans, celui de la commémoration des combattants de la deuxième armée de la Loire, ou encore la statue du général Boulanger à Charleville-Mézières. Il expose régulièrement au Salon de 1867 à 1899. Il sera aussi chargé en 1876 de la restauration des sculptures de la balustrade de la chapelle de Versailles.

Il nous offre ici le portrait en buste d’Émile Augier (1820-1889), élu à l’Académie française en 1857 et auteur de pièces de théâtre dont des comédies sociales à succès, parmi lesquelles la plus connue, Le Gendre de monsieur Poirier, ou encore L’Habit vert qui décrit la vie du Quartier latin, écrite en collaboration avec Alfred de Musset.

L’écrivain y est représenté à la manière classique du portrait en buste, à la fois issu de la tradition du buste antique et du portrait d’artiste aux XVIIe et XVIIIe siècles, mais « modernisé » d’un souffle romantique par l’ampleur du drapé. Croisy a réalisé sa sculpture en plusieurs parties ensuite réunies avant cuisson, selon la technique du modelage en plein par ajout progressif de boulettes pressées au doigt. Le travail est ensuite terminé au moyen de divers outils de lissage dont l’empreinte a parfois été volontairement conservée, comme par exemple dans la chevelure ou sur le foulard afin d’en rendre les matières¹

^{1. Céline Aballéa, rapport de restauration, 2009.}